Photos du dimanche 14 mars 2010

Rouge !
De quelle couleur est la ville, de quelle couleur sont les façades de ses murs, ses jardins, les trottoirs, de quelle couleur est la terre, de quelle couleur est le ciel ?
Rouge, je vous répondrai !

 
Affirmation étrange, ce n'est pas ce qu'auraient dit les autres, noire est la réponse qui viendrait en premier, à cause des mines, du charbon, des crassiers, de la misère aussi, grise ne serait pas loin pour les mêmes raisons, pour ceux qui veulent nuancer, ou verte comme le veut son histoire. Mais pas bleue ! Aucun d'entre nous dirait que la ville est bleue.

 
Moi, je vous dit qu'elle est rouge, la ville est rouge. Pourquoi le nier, pourquoi ne pas le voir, pourquoi ne pas vouloir le voir, cette cité, devant toute la création et cachée aux yeux de tous, est rouge, il y a du sang qui traîne dans tous les foyers, il y a des mystères derrière chaque mur, dans chaque domaine. Il y a du rouge en haut de chaque montagne, du rouge qui s'accroche aux semelles des chaussures, du rouge qui s'échappe des égouts. Il en vient de tous les pays, de l'est, de l'est et de l'est, le rouge accompagne ceux qui reviennent du marché, ceux qui dansent, ceux qui vont travailler, le rouge s'est déposé dans le creux des mains.

 
Le pire rouge est le rouge invisible. Situé dans chaque habitant à un endroit particulier mais toujours différent, le rouge n'est pas une maladie, n'est pas une honte, il est la part de méchanceté et de fureur qui peut surgir à chaque instant. Parce que si la ville est rouge, ça intéresse, ça veut dire qu'elle peut être le théâtre d'histoires, de fictions si vous préférez.
Vous comprenez ?
 
Pascal

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